mercredi 20 avril 2011

Allaitement et préjugés

Il y a longtemps que je vis avec les préjugés de la société face à l'allaitement.
Beaucoup de ceux qui me côtoient le savent, j'allaite mes enfants très longtemps.
Mais il me faut chaque fois que je sors de la maison, faire face à ces regards.
Des regards qui souvent en disent long. Et pour le peu d'entre eux qui osent passer un commentaire, après trois enfants il y a longtemps que mes phrases de répartie sont prêtes.

Il y a en ce monde encore beaucoup de préjugés face à l'allaitement et même dans une province comme le Québec où on prône la liberté d'expression. À mes yeux, s'il y a un endroit où on ne devrait pas poser de jugement, c'est dans un endroit où l'on retrouve autant de langues et de cultures différentes. Bien sur les meurs ne sont pas pareilles pour personne, mais une chose demeure: l'humain. Depuis la nuit des temps on met au monde les enfants et leur vraie nourriture est bien entendu le lait maternel.

Si vous demandez à vos grand-mères jusqu'à quand elles ont allaité leurs enfants, elles vous répondront peut-être comme la mienne: "Jusqu'à ce que le prochain bébé arrive." Moi aussi! Ou jusqu'à ce que nous n'en ayons plus envie tout simplement.

Dans la maison, allaiter un bambin, ce n'est que joies, aucuns regards indiscrets, aucun jugement.
Quand on sort, c'est souvent autre chose.

À mon premier enfant, chaque visite chez mes proches venait avec la même question.
Quand arrêteras-tu d'allaiter? Je me rappelle cette question comme une égratignure.
J'aurais tellement aimé qu'ils me félicite plutôt d'être arrivée jusque là.
Qu'ils me disent à quel point ils étaient fiers que j'ai donné le meilleur à mes enfants si longtemps, sacrifiant mon propre sommeil, sacrifiant mes propres loisirs, mes propres désirs.

Un mot de soutien aurait été le meilleur des merci. Mais ce mot n'arrive jamais.
Pourquoi... je crois que c'est pour la même raison que tout ce qui est différent.
Lorsqu'on est différent, on dérange.
Personnellement, j'ai toujours aimé la différence. Les moutons ce n'est pas très original.
Une société toute identique n'aurait tellement pas d'attrait et ne serait tellement pas enrichissante pour tous et chacun à mon avis.

Mais si vous m'aviez demandé pourquoi j'aime allaiter ma fille tout comme j'ai allaité mes fils.
Voici ce que j'aurais pu vous répondre.
Ils sont tellement beaux, naturels et biens.
Lorsqu'ils quittent le sein, satisfaits, ils sont beaux.
Lorsqu'ils ont eu l'attention et le réconfort qu'ils voulaient ils sont beaux.
Parce que ça devient un geste naturel, comme il devrait toujours l'être.
Parce qu' allaiter un bambin, c'est une suite logique à allaiter son bébé.
Parce que aider un enfant à se sentir en confiance c'est être à l'écoute de ses besoins.
Parce qu'ils n'ont pas besoin d'être parfait tout de suite.
Parce qu'ils ont le choix de découvrir le monde à leurs rythmes à eux.
Parce qu'ils ont le loisir de choisir leur moment de seuvrage.
Parce qu'ils sont heureux ainsi.

Et j'ajouterais que les bébés allaités, même s'ils sont dépendants de nous au début de leur vie, acceptent et prennent leur envol avec beaucoup de facilité et de façon sereine car ils savent que nous veillons sur leurs besoins et que leurs appels trouveront toujours réponses.

2 commentaires:

  1. Moi, je suis fier de toi, de ta persévérance et de ton dévouement envers les enfants!

    C'est un magnifique geste de don de soi pour le bien être de ces trois petits anges!

    La première fois où j’ai été confronté à l’image d’un enfant allaité, je devais avoir 15 ans, c’était une photo en noir et blanc chez un monsieur où je travaillais l’été… cette photo était magnifique, on aurait dit un ange, je crois que ce jour me préparait à ma vie de parent…ce n’était pas déplacé, mal sain ou négatif, c’était une photo de la vie, de l’amour, de la paix!!

    Bien peu d'occasion s'offre à nous d'en discuter, mais sache qu’a chaque moment où tu as été confronté à de drôles de regard de ces drôles d’inconnus qui se permettre de juger ce qu’ils ne connaissent pas et ne comprennent pas, j’ai toujours été à tes côtés et j’ai toujours cru que si tu étais assez forte pour avoir le courage de tes opinions, je me devais de passer par-dessus le petit malaise que j’ai ressenti les premières fois où j’ai vu la femme de ma vie se découvrir un sein en public pour le bien de notre premier enfant…de nature beaucoup plus pudique que toi, les premières ont été quelques peu, déstabilisante, mais pour nos enfants, je n’ai jamais « négativé » ce geste et j’ai appris à tes côtés à faire face aux jugements de ces passants, amis, famille, lesquels trouve souvent chaussures à leurs pieds lorsqu’ils croient avoir de l’appuies de la part du conjoint dans leur jugement… ;) c’est amusant de les voir encore plus mal à l’aise après avoir échangé deux ou trois répliques pour savoir si je suis de leur avis…

    Malheureusement pour eux, ils se rendent compte rapidement que j’ai adopté tes convictions et que je les assume entièrement et que pour vous, je n’ai pas honte de leur dire ma façon de penser…

    De toute façon, en quoi ça les regarde ;) pour qui se prennent-ils?

    Je t’aime mon amour!

    R

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  2. Felicitations, tu devras etres fire de toi. Tu me donne du courage. Your children are very lucky to have such a strong mother. (sorry, my written French is weak!).

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